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26/05/23

Bert Vanmechelen est un avocat qui se bat (souvent littéralement) pour une bonne cause.

L'avocat Bert Vanmechelen a fondé Fighters Against Cancer en 2014. Il faut prendre ce nom au pied de la lettre : il s'agissait au départ d'une équipe d'artistes martiaux travaillant pour les enfants atteints de cancer. Nous l'interrogeons à ce sujet.

Vous avez vous-même été boxeur professionnel et thaiboxeur semi-professionnel. Il est compréhensible que vous fassiez la promotion des arts martiaux, mais d'où vient votre engagement en faveur du cancer chez les enfants ?

M. Vanmechelen : J'ai toujours lutté contre l'injustice au sens le plus large du terme. Pour moi, un enfant atteint d'un cancer ou d'une maladie incurable est la chose la plus injuste au monde. Un enfant n'attrape pas le cancer à cause d'un mode de vie malsain, un enfant est tout simplement brutalement malchanceux s'il attrape le cancer.

Pouvez-vous présenter l'asbl Fighters Against Cancer ? Que fait exactement cette association ?

M. Vanmechelen : J'ai fondé Fighters Against Cancer en 2014, cela a commencé par une collecte de fonds par le biais d'une équipe d'artistes martiaux participant au Levensloop de Kom Op Tegen Kanker (course de 24 heures du nvdr pour la charité). Les recettes de notre équipe ont immédiatement permis de récolter 30 000 euros pour KOTK la première année. Mais au fil du temps, je ne pouvais plus être d'accord avec la vision de Levensloop, je voulais trouver ma propre voie et c'est ainsi que Fighters Against Cancer est devenue une organisation à but non lucratif en 2016.

L'asbl avait deux objectifs en tête : présenter les arts martiaux sous un bon jour d'une part et récolter des fonds au profit des enfants atteints de cancer d'autre part. Durant le deuxième week-end de mai, nous avons organisé un autre marathon de sacs de frappe où nous nous sommes acharnés sur un sac de frappe pendant 24 heures d'affilée au profit d'une œuvre de charité.

Cela a commencé avec la boxe...

M. Vanmechelen : Ce qui a commencé avec des artistes martiaux travaillant pour des œuvres caritatives a depuis évolué vers les athlètes en général. Par exemple, nous avons récemment développé un nouveau concept autour de Racing Against Cancer dans lequel nous allons collaborer avec une équipe automobile, une équipe de course qui a fait recouvrir le wrap de 3 voitures avec le logo de Fighters Against Cancer.

Nous avons également un certain nombre d'avions et d'hélicoptères qui soutiennent la Course contre le cancer, qui organisera bientôt une journée pour les patients atteints d'un cancer infantile ou d'une autre maladie mortelle. Des vols à bord de ces avions et hélicoptères seront alors tirés au sort ce jour-là.

Le cancer n'est plus la seule œuvre de bienfaisance de l'organisation à but non lucratif

M. Vanmechelen : Par exemple, nous avons récemment collecté plus de 159 000 euros pour un pavillon pour animaux de compagnie qui ouvrira ses portes dans quelques semaines à l'hôpital Sint-Trudo de Saint-Trond. Il s'agit d'un pavillon où les personnes atteintes d'une maladie de longue durée peuvent recevoir la visite de leurs animaux de compagnie dans des conditions sûres et hygiéniques.

Cette année, nous collectons des fonds pour construire un jardin d'expériences pour les enfants polyhandicapés et les enfants gravement malades de la maison de repos Villa Rozerood à La Panne. Il s'agit d'une sorte d'espace de repos à l'extérieur du jardin, comprenant un sentier pieds nus, un rideau d'eau et un jardin des senteurs, afin d'offrir des stimuli sensoriels aux enfants handicapés.

Nous collaborons également avec Vincentius, une organisation de lutte contre la pauvreté. L'automne dernier, nous avons fait don de près de 25 000 euros à Vincentius Saint-Trond. Il ne s'agissait pas d'argent, mais de dons clairement définis sous la forme de couvertures, de literie et de vêtements.

Les sponsors fournissent des fonds

M. Vanmechelen : Pour tous nos projets, nous sommes toujours à la recherche de sponsors. Pour le pavillon des animaux de compagnie, par exemple, nous avons soudainement obtenu de nombreux sponsors provenant de milieux inattendus : des amis des animaux, mais aussi des clubs de motards qui ont organisé des événements de collecte de fonds. Nous sommes très reconnaissants envers toutes ces personnes généreuses, et je pense qu'il est important de toujours remercier tout le monde correctement, ce que nous faisons par exemple en offrant à nos sponsors une bouteille avec un cocktail composé par Jurgen Lijcops, ancien premier sommelier de Belgique.

La recherche de nouveaux gadgets nous aide aussi souvent à obtenir des fonds. Ainsi, un groupe de brasseurs enthousiastes a récemment lancé la bière FAC.Triple.X, dont un tiers des bénéfices est reversé à l'asbl Fighters Against Cancer. Cette bière a d'ailleurs reçu une médaille d'or lors d'un concours européen de la bière il y a deux semaines.

L'union fait la force

M. Vanmechelen : Je consacre beaucoup de temps et d'énergie à l'asbl, en moyenne 3 heures par jour. Il suffit de penser aux courriels, à l'administration et à la recherche de sponsors. Heureusement, je suis très aidé par ma femme et les autres membres du conseil d'administration, qui s'occupent à leur tour de la partie financière et de la communication. Et surtout, n'oublions pas les efforts fantastiques de nos nombreux bénévoles, qui nous aident lors des événements et de la vente de nos gadgets. Tout le monde le fait de manière totalement volontaire, car l'association sans but lucratif ne verse aucun salaire à qui que ce soit. Cela nous permet de tout investir dans les projets que nous soutenons.

J'ai commencé à collecter des fonds pour les enfants atteints de cancer parce que j'ai toujours lutté contre l'injustice au sens le plus large du terme. Pour moi, un enfant atteint d'un cancer ou d'une maladie incurable est la chose la plus injuste au monde.
Bert Vanmechelen

Votre organisation à but non lucratif s'engage en faveur des enfants atteints de cancer. En tant qu'avocat, vous suivez une formation en droit de la jeunesse.

M. Vanmechelen : Je l'ai déjà dit, j'ai du mal à supporter l'injustice, mais je préfère toujours défendre l'opprimé, et c'est peut-être aussi la raison pour laquelle je ne fais pratiquement que du droit pénal. Les arts martiaux prennent aussi un peu la défense de l'opprimé. Les arts martiaux ont encore souvent une mauvaise réputation dans le monde du sport, ce qui est totalement injustifié à mon humble avis. Je me sens donc plus à l'aise dans le rôle de l'outsider et je suis capable de défendre ceux que l'on appelle les outsiders.

Avez-vous un autre rêve que vous souhaitez réaliser avec Fighters Against Cancer ?

M. Vanmechelen : J'aimerais atteindre un million d'euros et j'aimerais également que l'organisation continue d'exister même lorsque je ne serai plus là, afin que nous puissions encore déplacer un petit caillou dans la rivière.